Compétitivité des industries européennes à forte intensité énergétique

17 avril 2024 par Rod Janssen
Compétitivité des industries européennes à forte intensité énergétique

Résumé

La Table ronde européenne de l'industrie, en collaboration avec le Boston Consulting Group, a publié deux rapports sur les défis de la transition énergétique en Europe. Le premier rapport examine la compétitivité des industries européennes à forte intensité énergétique (IIE), en soulignant l'impact de la transition énergétique sur la compétitivité de l'Europe, comme en témoignent les réductions significatives de la production d'aluminium et le passage du statut d'exportateur de produits chimiques à celui d'importateur net. Il souligne le risque de désindustrialisation et de fuite des investissements directs étrangers. Ce rapport souligne la nécessité de changements réglementaires pour garantir l'accès à une énergie à faible teneur en carbone abordable, des incitations financières à la décarbonisation et des conditions de concurrence équitables avec les concurrents internationaux.

 

Le deuxième rapport se concentre sur les infrastructures nécessaires à la décarbonisation de l'industrie et à la demande croissante d'énergies renouvelables. Il identifie un déficit d'investissement dans les infrastructures énergétiques qui doit être comblé par une collaboration entre les secteurs public et privé, estimant les besoins à 0,8 trillion d'euros d'ici 2030 et à 2,5 trillions d'euros d'ici 2050. Le rapport suggère d'accélérer le développement des infrastructures, de promouvoir la coopération transfrontalière et de recommander des changements politiques et réglementaires pour soutenir le réseau interconnecté de l'Union européenne et le marché unique de l'énergie sous-développé. Ces changements comprennent l'harmonisation des normes techniques pour l'interconnectivité et la planification stratégique de l'emplacement des centres de demande d'hydrogène et de CO2.

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Compétitivité des industries européennes à forte intensité énergétique

La Table ronde européenne pour l'industrie, basée à Bruxelles Table ronde européenne de l'industrie basée à Bruxelles, a publié cette semaine deux nouveaux rapports du Boston Consulting Group qui dressent un état des lieux et décrivent les défis de la transition énergétique en Europe.

 

Alors que le compte à rebours se poursuit jusqu'aux élections européennes et à la nomination de la prochaine Commission européenne plus tard dans l'année, la Table ronde européenne de l'industrie (ERT) publie deux rapports axés sur l'état de la transition énergétique de l'Europe.

 

L'annonce de la déclaration d'Anvers en février a réitéré l'engagement de l'industrie européenne en faveur des objectifs climatiques du Green Deal, tout en ouvrant la voie à un argumentaire commercial plus solide en Europe. Ces nouveaux rapports de l'ERT, élaborés en partenariat avec le Boston Consulting Group (BCG), détaillent les nombreux obstacles à surmonter pour rendre l'Europe durable, sans compromettre davantage sa résilience et sa compétitivité.

 

Partie 1 : L'industrie à forte intensité énergétique peut-elle encore prospérer en Europe ?

Le premier rapport, intitulé "Compétitivité des industries européennes à forte intensité énergétique"fait le point sur l'intense pression concurrentielle qui pèse sur les industries européennes à forte intensité énergétique (IIE) par rapport à leurs concurrents étrangers.

 

Cette publication met en évidence la perte de compétitivité de l'Europe du fait de la transition énergétique, reflétée par des données telles que la perte de 66 % de la production d'aluminium dans l'UE et son récent revirement d'exportateur de produits chimiques en importateur net. Le risque d'une désindustrialisation accrue est évident dans le déplacement des investissements directs étrangers (IDE) vers d'autres régions. Le rapport explore également les raisons de l'augmentation des coûts de l'énergie et de la décarbonisation, les obstacles à l'accès abordable aux énergies renouvelables et l'importance du déploiement des technologies futures.

 

Les entreprises dirigées par les membres de l'ERT proposent des changements réglementaires et demandent aux décideurs politiques de repenser les voies politiques de l'Europe pour atteindre ses objectifs climatiques :

  • Garantir la disponibilité et l'accessibilité financière des énergies à faible teneur en carbone et du captage, de l'utilisation et du stockage du carbone (CCUS) ;
  • Accroître l'attrait financier de la décarbonisation ;
  • Créer des conditions de concurrence équitables par rapport à la concurrence internationale.

Le rapport est disponible ici.

 

Partie 2 : L'impératif d'infrastructure

Avec l'impératif de décarbonisation industrielle, l'explosion de la demande d'énergie renouvelable a mis à rude épreuve les infrastructures existantes. La combinaison d'énergies en jeu dans le système a également changé, de sorte que des investissements massifs sont nécessaires dans les infrastructures nationales et transfrontalières pour les réseaux électriques, l'hydrogène et le CO₂.

 

Le deuxième rapport, intitulé "Renforcer l'infrastructure énergétique de l'EuropeRenforcer l'infrastructure énergétique de l'Europe"détaille les points critiques et les investissements en infrastructures encore nécessaires pour mettre en œuvre l'un des piliers fondamentaux du Green Deal : une disponibilité abondante d'énergies renouvelables à des prix compétitifs dans l'ensemble de l'UE.

 

Pour réaliser cette transformation décisive et fondamentale, le déficit d'investissement nécessite un effort de collaboration entre les capitaux publics et privés : 0,8 billion d'euros sont nécessaires d'ici à 2030, pour atteindre 2,5 billions d'euros d'ici à 2050.

 

L'expansion des réseaux est autant, voire plus, un défi mondial qu'un défi à l'échelle de l'UE. L'UE se trouve dans une situation privilégiée, car elle possède l'un des plus grands réseaux interconnectés au monde, mais aussi un marché unique de l'énergie sous-développé ; ces ambitions ont besoin d'être soutenues par des mesures réglementaires.

 

Les entreprises dirigées par les membres de l'ERT proposent des changements réglementaires et demandent aux décideurs politiques de repenser les voies politiques de l'Europe pour atteindre ses objectifs climatiques :

  • Garantir la disponibilité et l'accessibilité financière de l'énergie à faible teneur en carbone et du captage, de l'utilisation et du stockage du carbone (CCUS) ;
  • Accroître l'attrait financier de la décarbonisation ;
  • créer des conditions de concurrence équitables par rapport à la concurrence internationale.

 

L'ambition de l'Europe pour un avenir plus vert nécessite une évolution décisive de son infrastructure énergétique. En ce qui concerne le développement et le déploiement des infrastructures énergétiques de nouvelle génération, les membres de l'ERT recommandent :

  • Accélérer le développement des infrastructures énergétiques
  • Faciliter une plus grande coopération transfrontalière par le biais d'AAE transnationaux
  • d'effectuer une étude préliminaire d'évaluation de l'impact de toute réforme du marché
  • d'encourager la planification d'interconnexions on-shore et off-shore
  • Encourager l'harmonisation des normes techniques pour une plus grande interconnexion
  • Garantir des emplacements stratégiques pour les centres de demande d'hydrogène et de CO2
  • Accélérer l'octroi des permis.

Le deuxième rapport est disponible ici.(premier rapport publié ici)


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