Garantir l'efficacité énergétique pour assurer l'Union de l'énergie
Résumé
Le rapport du CCR montre que l'économie d'énergie sera en 2030 le premier carburant de l'Europe. La dépendance énergétique et le changement climatique sont atténués et les factures d'importation de combustibles fossiles sont réduites. Combler le déficit d'efficacité énergétique de 2020 est la première étape pour atteindre l'objectif de 2030. L'ampleur des investissements nécessaires pour décarboniser le système énergétique de l'UE exige l'élaboration d'un cadre pour la réduction des risques liés aux investissements dans l'efficacité énergétique (DEEI).
L'objectif est de faire en sorte que les économies d'énergie soient en concurrence sur un pied d'égalité avec les capacités de production en réduisant le risque perçu par les investisseurs, qui augmente le coût financier et, par conséquent, le coût en capital de la décarbonisation.
L'UE atteindra ses objectifs en termes de sécurité d'approvisionnement, de changement climatique tout en favorisant la croissance, en stimulant la compétitivité de l'industrie européenne et en créant des emplois. Nous espérons que 2016 sera un tournant pour les politiques climatiques et énergétiques de l'UE et que nous ne manquerons pas notre dernière chance d'assurer l'Union de l'énergie ! Un fonds de garantie pour ces investissements est recommandé.
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Garantir l'efficacité énergétique pour assurer l'Union de l'énergie
Comment l'efficacité énergétique répond aux objectifs de l'UE en matière de climat et d'énergie
Le rapport du CCR (lien de téléchargement ci-dessus) fournit des preuves scientifiques à l'appui du principe de "l'efficacité d'abord" envisagé par la stratégie de l'Union pour l'énergie. Sur la base de l'analyse des scénarios de décarbonisation, le rapport montre que les économies d'énergie seront en 2030 le premier combustible de l'Europe (figure 1). En outre, dans le scénario visant à réaliser 40 % d'économies d'énergie, la somme des économies d'énergie et des énergies renouvelables dépassera la somme de tous les combustibles fossiles (combustibles solides, pétrole et gaz). En conséquence, la dépendance énergétique et le changement climatique sont atténués et la facture des importations de combustibles fossiles est réduite alors qu'actuellement, les importations de combustibles fossiles détériorent la balance commerciale de la plupart des États membres et augmentent leur contribution au réchauffement climatique. En résumé, en faisant de l'efficacité énergétique le mécanisme de modération de la demande, l'UE atteindra ses objectifs en termes de sécurité d'approvisionnement, de changement climatique tout en stimulant la croissance, la compétitivité de l'industrie européenne et la création d'emplois.
Toutefois, la décarbonisation du système énergétique de l'UE exige un changement de paradigme dans la conception des politiques climatiques et énergétiques afin de faire des économies d'énergie le créneau privilégié des investisseurs, en particulier lorsque les prix de l'énergie sont bas et en l'absence d'un accord mondial sur le prix des économies de carbone. Combler l'écart d'efficacité énergétique de 2020 est la première étape vers la réalisation de l'objectif de 2030. Pour atteindre cet objectif, il faut accroître les investissements privés dans les projets d'efficacité énergétique, remodeler les institutions et les compétences et investir dans le développement et le déploiement de technologies à faible intensité carbonique.
L'ampleur des investissements nécessaires pour décarboniser le système énergétique de l'UE exige l'élaboration d'un cadre pour les investissements dans l'efficacité énergétique sans risque (DEEI). L'objectif est de faire en sorte que les économies d'énergie entrent en concurrence à égalité avec la capacité de production en réduisant le risque perçu par les investisseurs, ce qui augmente le coût financier et, par conséquent, le coût en capital de la décarbonisation du système énergétique de l'UE. Il est recommandé de créer un fonds de garantie pour ces investissements. Il permettrait de réduire le coût financier en offrant une garantie pour les prêts en faveur de l'efficacité énergétique, ce qui réduirait le taux d'intérêt et, partant, le coût du capital. En outre, étant donné l'accord commun de considérer le changement climatique et la sécurité énergétique comme des questions de société qui sont toutes deux atténuées par l'efficacité énergétique, un taux d'actualisation sociétal devrait être utilisé lors de l'analyse des coûts/bénéfices de la décarbonisation du système énergétique de l'UE.
La stratégie "Mieux légiférer" et la prochaine révision des différents instruments de politique climatique et énergétique de l'UE offrent une grande opportunité pour le développement d'un cadre de politique climatique et énergétique rationalisé et plus intégré qui devrait inclure le DEEI comme l'une de ses composantes.
Espérons que 2016 sera un tournant pour les politiques climatiques et énergétiques de l'UE et assurons-nous que nous ne manquerons pas notre dernière chance de garantir l'Union de l'énergie !